La Commodore PR-100 est une calculatrice scientifique programmable produite en 1977. Elle est donc contemporaine des TI 57 (LED), HP 25 et HP 33E qui ont des caractéristiques du même ordre. Cependant cette machine est une super scientifique dans la mesure où elle propose, outre les fonctions habituelles, des fonctions de conversion d'unités de mesures (F° en C°, pouces en cm, gallons en litres et livres en kg) ainsi qu'une flopée de fonctions statistiques et même les permutations et combinaisons soit l'équivalent (en mieux) d'une TI 57 et d'une TI 51 III !
Le clavier de la machine comporte 45 touches (9 rangées de 5 touches) qui ont toutes une fonction seconde. L'affichage est à LED rouges (fin des années 70 oblige) et permet d'afficher 8 chiffres plus 2 chiffres plus petits pour les exposants.
Je suis plus doué en programmation qu'en photographie.. si si !!
La mémoire programmable de la machine est de 72 pas et elle possède 10 mémoires numérotées de 0 à 9. Cette mémoire est volatile, c'est-à-dire que son contenu est perdu quand on l'éteint. Contrairement aux TI et HP, les mémoires sont accessibles grâce aux touches M, MR et non pas avec STO et RCL. Comme avec ses concurrentes, il est possible de faire des opérations directement en mémoire avec M+, M-, Mx et M/. A noter que certaines des fonctions, statistiques notamment, utilisent quelques unes des 10 mémoires pour stocker les résultats de calculs. Beaucoup plus inhabituelle, la commande 9M (fonction seconde de la touche =) permet de modifier toutes les mémoires en même temps; ce après l'utilisation d'une opération arithmétique sur mémoire comme par exemple M+. 15 M+ 9M ajoutera 15 aux valeurs déjà présentes.
On pourrait penser que la capacité de cette machine est supérieure à celle des TI 57 ou HP 33 (respectivement 50 et 49 pas), mais en fait non. En effet, chaque pression de touche compte pour un pas de programme, même l'appui sur la touche [ F ] de fonction seconde. En aparté, l'appui sur la touche F fait apparaître un point décimal à gauche de l'affichage. Sympa. Donc comme les pas de programmes ne sont pas combinés (STO 7 compte pour 1 pas sur une TI 57), la capacité serait plutôt inférieure à celle d'une TI 57. Je relativise tout de même car cette machine est dotée de beaucoup de fonctions accessibles en 1 pas de programmes alors qu'il faudrait les programmer avec d'autres machines. Je pense notamment aux fonctions de probabilités.
Comme toute bonne programmable qui se respecte, la Commodore a un mode RUN et un mode programme. Le passage d'un mode à l'autre se fait un utilisant un interrupteur à glissière à 3 positions; CLR, LD et RUN. CLR comme son nom l'indique permet d'effacer un programme en appuyant sur la touche [R/S] ou de supprimer un pas de programme en appuyant sur [STEP] ou [BACK], LD est l'abréviation de LoaD et correspond au mode programme et RUN... et bien au mode RUN.
Le passage en mode programme affiche 99 00. 99 correspond à la valeur l'instruction NOP (No operation) et 00 au numéro de pas. L'appui sur une touche provoque l'incrément du numéro de pas de programme mais la valeur 99 reste affichée. On ne voit donc jamais la valeur qui a été entrée sinon pendant un 100ème de seconde. Comme sur la TI 57 ou la HP 33 ce sont les coordonnées des touches qui sont enregistrées. Par exemple, le code 21 correspond à la touche [F] et le code 95 à la touche [=]. Même les chiffres sont codés de cette manière, [9] est codé 63, [0] est code 91, alors que sur TI ou HP les codes des chiffres correspondent aux chiffres eux-mêmes. Ce n'est pas très parlant donc pas très pratique.
On peut se déplacer dans le programme en appuyant sur [STEP] pour aller en avant et [BACK] pour revenir en arrière. Ce sont donc les équivalents aux SST et BST des TI et des HP. Par contre, pas de d'insertion. On peut "supprimer" (noter les guillemets) un pas de programme en se positionnant dessus en mode RUN puis en passant en mode CLR et en pressant la touche [STEP] ou [BACK]. En fait cela ne supprime pas le pas programme mais cela le remplace par l'instruction 99 qui ne fait rien. Ce n'est pas très pratique de prime abord puisqu'il ne faut pas oublier de repasser en mode RUN. Si on ne veut "supprimer" qu'un seul pas, attention à ne pas appuyer plusieurs fois sur ces touches car cela appliquerait le même traitement aux instructions suivantes ou précédentes. Je pense que ce système a été mis en place pour éviter au programmeur de réécrire toutes les adresses des branchements.
Comme sur les TI et les HP la touche [R/S] permet d'exécuter un programme (RUN) et de l'arrêter (STOP) en mode programme. A noter que lors de l'exécution d'un programme, il est impossible de l'interrompre en appuyant sur [R/S] comme sur les machines d'autres marques. Il faut passer en mode LD pour l'arrêter. Toujours dans ce mode, la touche [SKIP] permet de positionner le pointeur de programme sur l'instruction qui suit le prochain [R/S]. De cette manière il est possible d'avoir plusieurs programmes différents en mémoire et de passer de l'un à l'autre assez facilement. A mon avis c'est plus théorique que pratique car avec le peu de mémoire cela me semble difficile de faire cohabiter plusieurs programmes.
Pas de touche reset [RST] comme sur les TI qui permet de se positionner sur le premier pas de programme aussi bien en mode RUN qu'en mode programme. Une fois le programme entré et être passé en mode RUN il faut appuyer sur GOTO 0 0 pour pouvoir l'exécuter.
Du côté de la programmation il n'y a pas grand chose à dire. C'est bien une machine programmable mais son "langage" est bien plus simple que celui de la TI 57 par exemple. Pas de sous programme, pas de boucles contrôlées (Dsz sur TI 57) mais les branchements sont possibles grâce à [GOTO] et ne se font seulement que vers un numéro de pas de programme. Un branchement occupe 3 pas ! 1 pas pourl'instruction + 2 pas pour le branchement.
Un seul test est possible et est accessible avec la touche [SKIP]. Il se borne à comparer la valeur du registre d'affichage avec la valeur 0. Si la valeur du registre d'affichage est positive alors l'instruction suivante est exécutée. Si la valeur est négative alors le pointeur de programme saute l'instruction suivante ou les 3 pas suivants en cas de GOTO pour continuer l'exécution du programme. Mais avec un peu de gymnastique il est possible de simuler tous les tests bien que cela soit très coûteux en pas de programmes.
Le programme suivant incrémente l'affichage de 1 et me sert pour calculer (de manière sommaire) la "vitesse" de la machine. En une minute l'affichage affiche 220 à comparer avec les 300 de la TI 57 qui n'est pas une machine spécialement véloce.
+ 1 = GOTO 0 0 |
84 00 81 01 95 02 14 03 91 04 91 05 |
En conclusion, je ne connaissais pas cette machine, j'en avais juste entendu parler et je dois dire qu'elle me plaît bien. Bien que moins puissante qu'une TI 57 en termes de programmation elle n'en reste pas moins très intéressante ne serait-ce que par sa pléthore de fonctions mathématiques, statistiques et scientifiques qui peuvent être utilisées nativement alors qu'il faudrait les programmer si on utilisait d'autres machines ne les possédent pas. Dans cet article, je l'ai comparée avec la TI 57 (ma préférée) alors qu'en fait j'aurais dû la comparer avec la TI 51 III qui est plus dans le même esprit, c'est-à-dire de celui d'une machine super scientifique avec des capacités en programmation. Si la comparaison avec la TI 57 met, de mon point de vue, la Commodore à la seconde place, la même comparaison avec une TI 51 III la met à la première et de très très loin ! Je regrette cependant l'absence d'adressage relatif (vers une étiquette (label en Anglais)), celle d'instructions combinées qui économiseraient de la mémoire ou encore l'éditeur qui ne permet pas d'insérer un pas de programme ou d'en supprimer réellement un.
Cela ne m'avait pas sauté aux yeux mais il y a une différence entre ces deux machines. En effet sur celle de gauche on a la touche R-P et sur l'autre on a P-R. Apparemment P-R est beaucoup plus rare. La fonction qui est exécutée est R-P dans les deux cas. (R-P = coordonnées Rectangulaires vers coordonnées Polaires)
La même machine avant et après restauration des fonctions secondes.
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