La HP 33E est une calculatrice scientifique programmable avec affichage LED d'entrée de gamme produite à la fin des années 70 début 80. Elle était la concurrente directe de la TI 57 (LED). Elles avaient des caractéristiques similaires à savoir une cinquantaine de pas de programmes, 8 mémoires et pas de mémoire continue (il existe une HP 33C avec mémoire continue).
Je me souviens avoir adapté pour la TI 57 des programmes écrits pour elle mais avant d'en trouver une dans un vide grenier je n'en avais jamais tenue en main.
L'exemplaire que je possède est en très bon état et a été produit en 1980. A cette époque là elle coûtait dans les 600 Francs soit le double d'une TI 57. La machine donne une impression de robustesse mais le plastique est en fait très cassant. Plus embêtant la trappe à piles semble vouloir s'en aller à tout prix (j'ai lu dans un forum qu'il était difficile de trouver une HP de cette série avec sa trappe).
Comme toutes les anciennes HP elle utilise la Notation Polonaise Inverse (RPN en anglais) alors que les TI ou les Casio utilisent la notation algébrique. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, on peut dire que cette notation ne connaît ni touches paranthèses ni touche "égal" et est basé sur le concept de pile opérationnelle. La pile a une taille de 4 registres nommés dans l'ordre x, y, z et t. Le registre x correspond à l'affichage. Quand on appuie sur la touche [ENTER] cela pousse le nombre affiché dans la pile et quand on appuie sur une touche d'opération (+ - x /) cela prend l'avant dernier nombre de la pile pour le multiplier (par exemple) par le nombre présent à l'affichage qui est remplacé par le résultat.
Par exemple : 1/(3x5) s'écrira 1 [ENTER] 3 [ENTER] 5 x / ou bien (12x5)/(6x3) s'écrira 12 [ENTER] 5 x 6 [ENTER] 3 x /
Cela peut paraître bizarre mais on s'y fait vite. Certains aficionados ne jurent que par le RPN et pour ma part j'aime bien mais je préfère la notation algébrique.
Cette notation a pour avantage d'être plus économe en pressions de touches et donc en pas de programmes. Je pense que si HP a privilégié le RPN c'est surtout qu'à l'époque où les composants avaient peu de mémoire c'était beaucoup plus facile de programmer une pile que de programmer une notation algébrique avec ses registres d'attente de fin d'opération. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet car il y a beaucoup de sites qui en parlent mieux que moi. Pour en savoir plus vous pouvez aussi consulter le lien suivant : Pile opérationnelle (manuel HP 33E)
Le passage en mode programme se fait non pas avec une touche mais avec un interrupteur situé à côté de celui de marche-arrêt. J'imagine que plus d'un a dû se tromper et éteindre la machine en voulant seulement passer du mode RUN au mode PRGM et vice-versa. En ce qui concerne la mise au point des programmes, il y a les fonctions SST et BST qui permettent d'éditer le programme. A l'affichage, elle présente toujours la dernière instruction entrée (la TI 57 montre toujours le pas suivant - donc vide). J'ai constaté qu'on peut facilement insérer un pas de programme (il suffit de se positionner à l'endroit de l'insertion et entrer l'instruction) mais qu'on ne peut pas en supprimer (ou alors j'ai pas trouvé).
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- Le langage de programmation et un LMS qui ressemble beaucoup à ce qui se faisait à la même époque chez TI ou Casio. La HP 33 a 49 pas de programmes (01 à 49) et 8 mémoires (0 à 7).
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- A l'instar de la TI 57, il s'agit d'un véritable petit ordinateur puisque la machine est capable de prendre des décisions. En effet, elle dispose de 8 tests (4 sur le registre x (l'affichage) et 4 sur les registres x et y) et ceux qui n'y figurent pas peuvent être simulés en en combinant plusieurs.
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- Elle n'a pas de Dsz ou Isz, gère les branchements (GTO) ainsi que les sous programmes (GSB). Il n'y a pas d'adressage indirect sur les variables ou les branchements (GTO ou SBR) qui se font uniquement en absolu. Ceci signifie qu'on programmera un GTO 24 pour aller au pas 24 mais qu'on ne pourra pas faire un GTO +4 pour faire un saut de plus 4 pas.
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- Le branchement absolu pose des problèmes quand on insère ou supprime un pas. En effet, si au pas 30 on a un GTO 10 et qu'on insère un pas avant le pas10 il faudra aller modifier le GTO 10 en GTO 11 alors qu'avec la TI 57 qui ne connait que les labels il n'y aurait aucune modification à apporter.
- Comme sur la TI 57 les instructions sont combinées ce qui fait qu'une combinaison de touches n'occupe qu'un seul pas. Par exemple l'addition directe en mémoire (STO + 1) ou bien le saut à un pas de programme (GTO 24).
- La machine étant dépourvue de capacités alphanumériques, les instructions (sauf les chiffres) sont affichées selon les coordonées des touches :
- -> STO + 1 est codée XX- 23 51 1 (XX est le numéro de pas, 23 car STO est la 3ème touche de la 2ème rangée 51 parce + est la 1ère touche de la 5ème rangée et enfin 1 pour la mémoire 1). Voir les touches entourées de jaune sur l'image à gauche.
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- -> GTO 24 est codée XX - 13 24 (XX est le numéro de pas, 13 car GTO est la 3ème touche de la 1ère rangée et 24 est le numéro du pas)
-> ENTER est codée 31 et CHS 32 et non 33.
La vitesse est du même ordre que celle de la TI 57. Au bout d'une minute, l'exécution du programme 1 STO+1 GTO 01 donne 300 en mémoire 1.
En résumé, c'est une très bonne machine pour son époque, facile à utiliser et à programmer. Il n'y a pas grand chose à lui reprocher et en plus elle est mignonne. De bien meilleure qualité que la TI 57, plus puissante que la Casio FX-180P, elle était relativement chère puisqu'elle coûtait presqu'autant qu'une TI 58 qui était une gamme au-dessus. Mais quand on aime on ne compte pas.
Informations complémentaires :
Il est possible de remplacer les accumulateurs par 2 piles bâton.
La boîte et les accessoires :
HP 33E vs TI 57 :
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