On est tellement habitués aux calculatrices électroniques depuis le début des années 1970 qu'on se demande comment les gens calculaient avant. Crayon, gomme, papier ? Tables d'opérations, de logarithmes ? Règles à calcul ? Calculatrices électriques ou mécaniques ? Un peu de tout ça je pense pour les calculs simples ou comptables. Pour les calculs scientifiques, on faisait même appel à des calculateurs prodiges du genre Rainman. Des personnes capables d'extraire une racine cubique ou de multiplier de grands nombres en un rien de temps. Mail il y avait aussi l'Addiator, l'ancêtre de la calculatrice de poche. Ce genre de machine s'appelle aussi calculatrice à crosses, sûrement parce qu'une colonne de chiffres ressemble à une crosse !
On voit bien la forme de crosse.
L'exemplaire que je présente a été trouvé dans un vide grenier. Il est en relativement bon état, même si les couleurs ont passé et si le mécanisme est un peu revêche. Néanmoins pour un objet de pas loin de 100 ans c'est tout de même pas mal. Je l'ai prise il y a quelques années dans un vide grenier parce que c'était la première fois que j'en voyais une et si je me souviens bien, je l'ai payée 5 Euros.
Sur une face, la machine permet de faire additions et multiplications, l'autre face permettant de faire soustractions et divisions et qu'elle gère les retenues grâce à la crosse. Les deux faces sont inversées; voir la poignée qui est en haut sur la première image et en bas sur la seconde. La poignée permet de remettre l'affichage à 0 quand on la tire jusqu'à la garde. Elle est capable de calculer jusqu'à 999.999.999 et gère les retenues.
Côté pile il y a l'addition et la multiplication, côté face inversé la soustraction et la division. Notez que le côté soustraction est beaucoup plus abimé. Je pense que c'est dû au fait qu'elle était posée le plus souvent sur cette face d'où l'usure. La soustraction n'a pas dû beaucoup servir !
Procédure de remise à 0 de l'affichage.
Il est donc possible de faire des additions. Le principe est à la fois simple et ingénieux.
Pour entrer 597. Avec un stylet mis dans le trou à côté du 7 on fait glisser jusqu'à ce que le stylet soit arrêté par le 0. Même chose avec le 9 et le 5.
Voilà. On a 587.
Pour l'ajout de 2 on procède comme précédemment.
On a bien 589. Maintenant on va ajouter 68.
On commence par ajouter 8. On positionne le stylet dans le trou à côté du 8 et on fait glisser vers le bas. Mais le mécanisme se bloque bien avant d'arriver à 0 et à la place d'un chiffre on voit apparaître une couleur rouge. Cette couleur indique qu'on est en dépassement de capacité.
En gardant toujours le stylet dans le trou, on fait glisser vers le 9 et on passe la crosse, ce qui a pour effet d'appliquer la retenue au chiffre suivant.
On obtient 597. Maintenant on ajoute le 6 de 68. Donc on place le stylet sur la seconde colonne.
On positionne le stylet dans le trou à côté du 6 et on fait glisser vers le bas. Ici aussi le mécanisme se bloque avant d'arriver à 0 et la couleur rouge apparaît.
En gardant toujours le stylet dans le trou, on fait glisser vers le 9 et on passe la crosse, ce qui a pour effet d'appliquer la retenue au chiffre suivant.
Voilà. On obtient bien 657 !
Pour la soustraction, le principe est exactement le même. Pour les autres opérations, je n'ai pas bien compris le mécanisme. J'ai essayé mon test de vitesse, mais j'ai vite déclaré forfait ! En tous cas, c'est une belle invention, qui si elle n'est pas très utile pour de petits nombres devient intéressante avec de grands. C'est le genre de machine qui montre que l'espèce humaine a des capacités.
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