La TI 57 a été ma première calculatrice programmable.
Que dire, sinon que c'était un monstre de puissance. Jugez-en. 50 pas de programmes (de 00 à 49), 8 mémoires (de 0 à 7), le tout volatile !!!
L'absence de mémoire continue n'était pas vraiment un handicap puisqu'il ne fallait pas longtemps pour entrer un programme.
Avec si peu, je dirai qu'à l'époque on faisait beaucoup. On traquait le moindre "pas" et on arrivait à faire tenir dans cette mémoire si exiguë des programmes à l'origine écrits pour les TI 58. Je me souviens qu'il y avait même un simulateur de machine fonctionnant en RPN !!!
Elle avait (presque) tout d'une grande. Tous les concepts de base de l'informatique étaient présents. Les tests, les branchements conditionnels et inconditionnels, les boucles contrôlées, les sous-programmes... Petite mémoire oblige, le registre de tests était aussi la mémoire 7 et celui des boucles contrôlées (Dsz et Isz) était aussi la mémoire 0. De plus les fonctions statistiques utilisaient les mémoires de 0 à 5 il me semble mais aussi la 7.
Avec 50 pas, on apprend vite l'utilité des sous-programmes et cela ne vous quitte plus ensuite. Combien de fois ai-je vu durant ma carrière professionnelle des programmes qui auraient été plus lisibles, plus maintenables, moins bogués s'ils avaient été écrits de manière procédurale. Ah si tous les informaticiens avaient eu une TI 57 !!!
Peu de place signifiait beaucoup d'imagination. 8 mémoires ? Qu'à cela ne tienne, si les valeurs stockées étaient petites, on pouvait bien mettre 2 valeurs dans une seule mémoire. De plus, grâce aux instructions SUM, INV SUM, Prd et INV Prd, il était possible de faire des calculs sur chacune des huit mémoires, ce qui économisait pas mal de pas. Dans l'exemple ci-dessous on veut multiplier la valeur de la mémoire 1 par 4. Sans les instructions de calcul en mémoire cela "coûte" 5 pas contre 2 avec.
RCL 1 X 4 = STO 1 |
4 Prd 1 |
Chose rare pour une machine de ce prix, il était possible d'éditer les programme (touches SST et BST), d'insérer, de supprimer des instructions.
Contrairement à d'autres machines de la même époque (TI SR 56 notamment), la TI 57 permettait la combinaison de touches. Ce qui fait que STO 7 coûtait un pas de programme et non deux. Ou bien INV 2nd SUM 0 coûtait un pas au lieu de 3.
En 1981, elle coûtait environ 300 FRF. Le clavier était la partie la plus délicate. En peu de temps, le rebond des touches s'usait et il fallait appuyer fortement pour que la frappe soit prise en compte. Comme toutes les machines ayant eu du succès, la TI 57 a eu droit à ses bidouilles. Certains avaient trouvé le moyen d'afficher les lettres de A à F et même de simuler la mémoire continue (voir ci-dessous).
J'ai beaucoup de souvenirs liés à cette machine. Elle m'a permis de me réconcilier avec les maths. Bon ! Après l'avoir achetée je ne suis pas subitement devenu Einstein, mais avant j'étais vraiment mauvais. Je crois que c'est le fait de vouloir programmer des formules de maths qui a fait qu'à force j'ai les ai apprises et m'en suis souvenu. Au Bac j'ai eu 17/20 ..... c'était un Bac B ( ES maintenant ) mais bon c'est quand même une bonne note. A ce propos, lors de l'épreuve, je n'ai pas réussi à me souvenir de la formule de calcul des suites géométriques et il fallait calculer en combien d'années une certaines suite arrivait à une certaine valeur. J'ai donc entré un programme qui s'arrêtait dès que la valeur était dépassée et le nombre d'itération me donnait le nombre d'année. En fait je crois que c'est pour ça que je n'ai pas eu 20/20 parce que j'avais mis le résultat sans la démonstration. A la réflexion j'aurais peut être dû écrire le programme sur la feuille d'exam.
Pour remplacer la TI 57 LED Texas Instruments a commercialisé ensuite les TI 57 LCD et TI 57 II qui n'étaient que des erzats de la machine originale.
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Ci-dessous deux exemples de programmes datant de 1981 ou 82 conservés précieusement depuis lors (je ne jette rien car ça peut toujours resservir. La preuve !)
Une de mes TI 57 avec sa boîte et sa documentation. Achetée en 1981, elle fonctionne toujours fin 2009 !!!
Ci-dessous la boîte version Jean (symbole de la coolitude à l'époque).
Petite photo de famille.
L'image ci-dessous montre une machine dans un état remarquable pour une machine qui a plus de 40 ans en 2021.
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Cette machine a été achetée en 1981. Elle fonctionne encore.
Le programme pour dérivée aurait été listé ainsi. Ca paraît rébarbatif mais au bout de quelques heures ça devient naturel.
- Le premier groupe de 2 chiffres correspond au numéro de pas (de 00 à 49).
- Le second correspond aux coordonnées de la touche.
- Le cinquième chiffre est le numéro de la mémoire (de 0 à 7) ou bien le numéro du "Label" (de 0 à 9).
00 32 7 01 81 02 32 1 03 81 04 33 7 05 55 06 33 1 07 85 08 81 09 33 1 10 65 11 01 12 85 13 81 14 71 |
(3ème rangée 2ème colonne mémoire 7 = STO 7) (8ème rangée 1ère colonne = R/S) |
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L'image ci-dessus donne les coordonnées de chaque touche.
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Ainsi STO est codé 32, R/S est codé 81.
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A noter la touche 2nd ajoute 5 au code de la touche. Par exemple, SUM a le code 34 et Prd (2nd SUM) a le code 39.
La documentation de la version Jean. Si le contenu est identique à celui de la version "verte", la qualité du livre est bien meilleure. En effet, les pages de la version verte ont tendance à quitter la reliure au bout de quelques manipulations. De ce fait en avoir une en excellent état est rare.
Références du transformateur. AC 9900/Ht. Ca peut être utile.
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